Les réflexions sur le lien entre théâtre et activité du cerveau sont anciennes. Depuis 30 ans, ce mystère est peu à peu élucidé par les neurosciences qui révèlent que le théâtre est un lieu d`exercice privilégié de la plasticité cérébrale, du système des neurones miroirs, du circuit du plaisir ou encore de la mémoire procédurale. Ce faisant, le théâtre a des bienfaits sur le cerveau que nous vous présentons ci-dessous.
Une créativité exacerbée
Il existe deux modes de fonctionnement cérébral : automatique et adaptatif.
Le mode automatique résout les problèmes connus. C’est rigoureux, simple et ça marche par l’expérience.
Le mode adaptatif crée et traite l’inconnu. C’est donc un support à la créativité, nous permettant d’utiliser notre curiosité, notre souplesse intellectuelle et notre bon sens pour relever des défis.
Mais c’est le cerveau adaptatif que le théâtre mobilise le plus, et les acteurs sont constamment encouragés à s’adapter à leurs propres personnalités et environnements. Pendant le jeu, les acteurs exécutent constamment des processus cognitifs qui favorisent la créativité :
- Désinhibition cognitive : Les acteurs apprennent à considérer les informations sensorielles, émotionnelles ou intellectuelles qui sont normalement filtrées.
- Flexibilité attentionnelle : les acteurs apprennent à distinguer les différents modes de perception (sensoriel, psychologique et émotionnel).
- Imagination : Les acteurs apprennent à créer des simulations mentales de ce que leurs personnages pourraient avoir.
Mieux se comprendre
Dans la méthode de Stanislavski, l’acteur est son propre instrument. Il doit « utiliser sa propre expérience vécue pour pouvoir recréer les nuances et la profondeur de la vie« .
A partir de là, les émotions, réactions et pensées réelles de l’acteur constituent sa pièce.
Par conséquent, le personnage sert généralement de personnage secondaire exprimant des émotions tempérées par le respect de son rôle social. C’est ce qui va permettre au comédien ou à l’acteur d’exprimer son Moi.
Mieux gérer le stress
Le stress est le mal du 21è siècle, et le mal principal de la société moderne. La société actuelle ne nous ménage pas, et c’est un véritable fléau dont il faut lutter au jour le jour.
Le stress est le signal d’alarme que nous envoie le cerveau lorsqu’il passe du mode automatique au mode adaptatif (recrutement du cortex préfrontal) pour s’adapter au stress environnemental.
Par conséquent, nous devons mieux comprendre et entraîner notre cerveau adaptatif en « ouvrant la conscience au cortex préfrontal ».
Cependant, on a toujours constaté que le théâtre engageait le cerveau adaptatif (par exemple, scénarios, jeux d’improvisation, jeux d’identification, etc.). Le théâtre est donc une excellente réponse au stress car il améliore l’adaptabilité.
Pour de meilleurs échanges dans la vie de tous les jours
Si le théâtre aide à réduire le stress, il va également aider à nouer des liens et favoriser notre capacité de cohésion.
L’historien allemand Johann Huizinga, dans son essai sur la fonction sociale du théâtre, soutient que le théâtre imite la société humaine et les liens sociaux.
Le théâtre peut aussi être une thérapie de groupe. Les jeux de mise en scène et d’identification font de lui un médiateur qui permet d’aborder les conflits et les expériences traumatisantes de manière apaisante.